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Les pratiques alimentaires des gens de mer à Saint-Malo au début du XVIIIe siècle : croisement entre les archives judiciaires et l’archéologie sous-marine
19 décembre 2022 - 14h00 à 17h00
par Denis LE GUEN
Vaisselle d’étain, de cuivre et de verre de l’épave de la Dauphine, 1704
Source : Cliché F. Osada, ADRAMAR / DRASSM
Les historiens ont décrit l’alimentation des gens de mer en s’appuyant le plus souvent sur des sources normatives, telles que les grandes ordonnances fixant les rations quotidiennes distribuées aux matelots. Ces travaux ont mis l’accent sur les difficultés des conditions de vie à bord, insistant sur la question de la conservation des aliments ou celle des apports caloriques nécessaires à la survie. Il en ressort une vision souvent figée, désincarnée de l’alimentation des marins. En réalité, les pratiques alimentaires des gens de mer sont plus variées que les textes réglementaires ne le laissent entendre. Sur les navires corsaires de Saint-Malo, au début du XVIIIe siècle, la monotonie des rations cache les opportunités qui s’offrent à l’équipage : les rafraîchissements lors d’une escale, les pillages lors d’une prise ou les échanges avec un autre navire. J’utilise ici deux types de sources qui permettent d’aborder cette question autrement : les archives judiciaires et l’archéologie sous-marine. Il s’agit d’un dialogue entre le fonds de l’Amirauté de Saint-Malo et les découvertes récentes du site de la Natière.
Trois questions guident alors ma communication. Dans quelle mesure le croisement de ces sources permet-il d’offrir une image renouvelée de l’alimentation des gens de mer ? Cette approche permet-elle d’appréhender le navire comme un microcosme de la société du XVIIIe siècle ? Le navire est-il également un laboratoire des pratiques nouvelles à l’heure où les contacts de l’Europe avec le reste du monde bouleversent en profondeur les sociétés de l’époque moderne ?
- Auteur
Professeur agrégé d’histoire-géographie dans le secondaire, je poursuis actuellement un doctorat en histoire moderne. Mon sujet de thèse s’intitule La culture matérielle des gens de mer en Bretagne (1680-1720). Croisement entre les archives judiciaires et l’archéologie sous-marine. Ce travail de recherche est codirigé par Florent Quellier et Sylviane Llinarès (Universités d’Angers et de Bretagne Sud, école doctorale STT, laboratoire TEMOS, UMR 9016). Le comité de suivi scientifique est composé d’Elisabeth Veyrat du DRASSM et de Marie-Pierre Ruas du CNRS-MNHN.
Interrogatoire, Amirauté de Saint-Malo, 1704
AD 35, 9B 225 2, Octobre 1704