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Canonnières, frégates, navires corsaires, la construction navale malouine sous la Révolution et l’Empire
22 août 2022 - 14h00 à 17h00
Illustration : Tactique, ex Tigre, brick de guerre construit à Saint-Servan en 1795, aquarelle de F. Roux, musée de la Marine.
Canonnières, frégates et navires corsaires,
la construction navale malouine sous la Révolution et l’Empire
par René COLAS
À la veille de la Révolution, de nombreux constructeurs navals s’activaient sur les grèves de la mer intérieure, à Solidor, sur les bords de Rance et jusqu’à Saint-Briac. Cumulant 8,8% de la construction navale française, ils constituaient derrière Nantes et Bordeaux le troisième foyer de construction navale français. Lorsque les guerres de la République et de l’Empire tarissent le commerce maritime, les armateurs ne leur commandent plus que quelques navires corsaires, souvent de faible tonnage, et de rares bateaux de petit cabotage. Seules les commandes d’Etat sauvent alors de la faillite les plus entreprenants d’entre eux.
Déjà pendant la guerre d’Amérique, la Marine royale leur avait confié la réalisation de frégates et de cotres conçus par ses ingénieurs. A partir de l’an III, la République fait de même et charge les entrepreneurs possédant des cales dans l’anse Solidor d’y construire des des bricks de guerre et des frégates. Après la paix d’Amiens, l’Empire leur commande de nouvelles frégates, puis rachète progressivement leurs installations pour en faire l’arsenal d’un port militaire secondaire.
Tantôt employés par les armateurs corsaires, tantôt mobilisés ou engagés à la journée par l’Etat dans ce nouvel arsenal, tantôt participant sur les bords de Rance à la réalisation de petits caboteurs ou de bateaux plats et de chaloupes canonnières destinées à la flottille du camp de Boulogne, une partie des nombreux ouvriers de marine de ces chantiers parvient ainsi à survivre jusqu’au retour de l’activité maritime du temps de paix.