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Épidémie de peste à Saint-Malo
17 janvier 2022 - 14h00 à 17h00
par Dominique LE PAGE, Jean-Luc BLAISE, Marc JEAN, Gilles FOUCQUERON
En 1621 et 1622, il y a 400 ans, de grandes épidémies frappent Saint-Malo. La peste sévit, le port est sa porte d’entrée. La vie des malouins est chamboulée, la contamination fait peur, les pestiférés effraient et sont isolés.
Les sources évoquant cette période sont peu nombreuses : quelques mentions « morts de la peste » dans les registres paroissiaux, le 14 mai 1622 un arrêt du Parlement de Rennes met la ville de Saint-Malo en quarantaine. Il serait impossible d’en dire plus si une trouvaille surprenante et récente dans des archives de la Chambre des comptes de Bretagne ne venait apporter un précieux éclairage sur la cité malouine en 1621-1622.
La conférence mobilisera plusieurs orateurs.
Dominique Lepage, professeur émérite des universités, présentera une requête des habitants de Saint-Malo à l’occasion d’un emprunt levé pour venir en aide aux malades et aux pauvres nécessiteux victimes de l’épidémie, document inédit de 1622, « alors que la ville penchoit vers une inévitable ruisne » dit ce texte.
Cet éclairage sur la vie des malouins de cette période sera complété par trois administrateurs de la Société d’Histoire. Marc Jean, Responsable des archives municipales, situera, dans l’intra-muros, les différentes familles cotisantes à cette action collective. Le Dr. Gilles Foucqueron, rappellera les différentes situations de Saint-Malo face aux épidémies du XVIIe à nos jours, et soulignera les avancées de la médecine au fil du temps.
Jean-Luc Blaise, anthropologue, analysera les décisions des autorités de 1622 comme prémices d’une « politique » de santé publique (règlement en matière d’hygiène, construction d’une maison de santé aux Talards, mise en place de quarantaine).
Communs à la pandémie que nous subissons, des ressentis et des émotions s’imposent déjà. Des mots et des attitudes disent la peur de la maladie, que l’on ose à peine la nommer, la peur de l’autre s’installe, il est vecteur potentiel. Les médecins examinent les pestiférés sans les toucher, à bonne distance, avec une baguette et leur visage est masqué…