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Images insolites et oubliées des bords de Rance, vestiges discrets et utopiques
21 août 2017 - 14h30 à 17h30
par M. René COLAS
[voir en page d’accueil l’annonce de la participation exceptionnelle de Monseigneur Christophe PIERRE, nonce apostolique à Washington à l’introduction de cette conférence]
Vestiges discrets et projets utopiques,
images insolites et oubliées des bords de Rance.
Ouvrant sur la mer un territoire aux multiples activités fluviales, agricoles et industrielles, la Rance en a longtemps été la principale voie de communication. Accueillant au XIXe siècle un trafic maritime non négligeable, les vieux quais du port de Dinan ajoutent un charme désuet à ses coteaux pittoresques. Moins visibles, d’autres vestiges d’activités oubliées subsistent ici et là, mais il faut le plus souvent un œil averti pour distinguer par exemple les traces d’un ancien four à chaux derrière une plaisante maison riveraine !
Au pied du spectaculaire viaduc inauguré en 1852, le « Vieux Pont » de Dinan est-il vraiment aussi médiéval, voire romain, que l’on croit ? A qui sait le regarder, il peut dévoiler une partie de son histoire. Apparemment banals, le viaduc de Lessard, le pont Saint-Hubert et l’écluse du Châtelier portent aussi les traces d’une histoire parfois mouvementée. Et que dire des monumentaux projets de « grand pont sur la Rance », aujourd’hui oubliés, mais qui ont fait pendant un siècle couler beaucoup d’encre et dont les archives départementales conservent des documents étonnants !
Traquant les vestiges d’anciennes activités, évoquant l’histoire d’ouvrages qui marquent encore le paysage des bords de Rance ou rappelant de spectaculaires projets inaboutis, la causerie de René Colas commente une sélection de cartes renseignées, de photos d’hier et d’aujourd’hui et d’images d’archives.
Synthèse de la CONFÉRENCE MENSUELLE de M. René COLAS 21 AOÛT 2017
M. René Colas explique son intérêt pour des vestiges souvent discrets mais témoins d’anciennes activités oubliées. Par ailleurs, les archives publiques conservent des dessins d’ouvrages d’art qui se sont révélés utopiques. Ces vestiges et ces dessins constituent les sources d’images insolites de cette « Rance autrefois maritime »
Avec la pédagogie qu’on lui connaît et la précision de ses illustrations Mr. Colas campe le décor de son propos en présentant les frontières administratives de la Rance autrefois maritime. C’est le décret du 11 décembre 1899 qui place la limite transversale de la mer au barrage-écluse du Chatelier. Confirmé à plusieurs reprises, ce décret n’a pas été modifié par la construction du barrage hydro-électrique.
René Colas embarque l’auditoire et l’archevêque dans un périple qui part du Viaduc et du Vieux pont de Dinan avec sa grande arche, file vers le bief du Chatelier et son barrage, plus loin on croise des fours à chaud, à Mordreuc puis à St-Servan, sans parler des moulins à marée. Et du moulin à marée au barrage hydro-électrique, il n’y a qu’un pas, celui du projet Pilla-Deflers en 1897, à l’usine Marémotrice en 1966.
Mais le plus spectaculaire, étonnant, utopique est à venir. Il faut enjamber la Rance, et voilà le Viaduc de Lessard, record mondiale en 1879 ; le pont St-Hubert, longtemps attendu mais vite délaissé, quant au grand pont sur la Rance c’est un siècle de projets inaboutis. La crise de 1930 rapproche Dinard et St-Servan vers un objectif commun, le pont de Cancaval. On découvre les aléas du projet.
L’orateur, au propos toujours clair et à l’explication technique accessible au néophyte, constate que les deux prestigieuses réalisations de l’usine marémotrice et du Pont Chateaubriand, n’ont rien résolu durablement. Il conclut par cette phrase : « Les débats récurrents sur les embouteillages de la route du barrage et sur l’envasement de la Rance montrent en effet aujourd’hui qu’il est urgent d’imaginer de nouveaux projets ! »